Fiche du témoin
Marcel Maingraud
Marcel Maingraud est né à Tasdon à La Rochelle, le quartier des marins et des cheminots. Son père était mécanicien à la SNCF, son grand oncle …mécanicien dans la marine. Lui, c’était la mer qui l’attirait. De tourneur à chef-mécanicien, Marcel a terminé sa carrière à l’URO (Union des remorqueurs de l’Océan) et a fait équipe avec le Musée Maritime pour le rachat du remorqueur Saint-Gilles et le suivi des étapes de sa restauration.
De tourneur chez Fumoleau, à chef-mécanicien du Saint-Gilles : 11 ans dans les ateliers et 30 ans dans la marine
Marcel Maingraud est né en 1931 une clef à mollette à la main. Plusieurs générations de marins mécaniciens, un père cheminot, un frère à la pêche…Son chemin était tracé ! Lui, c’était la mer qui l’attirait. Après un apprentissage de tourneur chez Fumoleau chez qui il entrera en octobre 45, mécanique marine à la Ville en Bois, il part faire son service militaire. Après avoir travaillé dans des entreprises de mécanique, il décide d’embarquer. En 1956, il monte à bord de son premier chalutier : le Massilia (chalutier en bois de 26m. armement Castan) comme graisseur. Marcel avait le pied marin et avoue n’avoir jamais ressenti le mal de mer. Comme son grand-oncle et comme son père n’aura de cesse que de progresser en suivant des formations et en passant ses diplômes. Il évoque ses campagnes à bord du Poitou II (un chalutier diesel 1 400 CV de 42 m. armement ARPV) et se souvient d’une tempête à proximité des îles Féroé : le bateau était à la cape et ne bougeait plus, la mer était blanche d’écume… En 1968, il a l’opportunité d’effectuer un remplacement à l’URO, Union des Remorqueurs de l’Océan. Il y restera jusqu’à la fin de sa carrière n’hésitant pas à accepter d’être délocalisé à Saint-Nazaire, Bordeaux…: « Je n’étais pas de ceux qui voulaient un travail au bout de leur jardin » commente-t-il ! Il continuera de militer à la CGT prenant très vite des responsabilités syndicales. Il quittera la salle des machines du remorqueur Saint-Estèphe en juillet 1986. Il fut l’un des artisans de l’entrée du Saint-Gilles dans la flotte patrimoniale du Musée Maritime. A partir de 1989, il s’implique au Musée maritime. Il mettra ses compétences de chef-mécanicien au service de l’équipe technique du Musée Maritime en particulier sur la frégate France I, l’Angoumois et bien sûr sur le remorqueur dont il suivra avec attention les différentes phases de sa restauration. Il n’hésite pas à enfiler une combinaison pour s’attaquer, avec Patrick Schnepp, directeur-conservateur du Musée Maritime de la Rochelle comme second à la réparation des pompes des compresseurs, au démontage des hélices de l’Angoumois et du France I … Il aime aussi à dire qu’il est fier de cette équipe du Musée qu’il a formé et que c’est devenu son meilleur équipage avec une mention toute spéciale pour son responsable : Johannes Raymond ! Son rêve : c’est qu’un jour, le Saint-Gilles navigue de nouveau et qu’il puisse porter les couleurs de l’URO, de la Rochelle et du Musée maritime à un grand rassemblement de navires du patrimoine. Ce jour là, Marcel Maingraud réendossera un de ses rôles préférés : chef-mécanicien du remorqueur Saint-Gilles.