Fiche du navire
Manuel Joël
Construit en 1955 à l'emplacement du Musée Maritime de La Rochelle, le Manuel Joël a pêché au large dans les eaux du Golfe de Gascogne jusqu'en 1979, puis a pratiqué la navigation côtière au large des pertuis charentais.
En 1992, après 37 années de navigation, son propriétaire, Henri Teillet en fait don au Musée Maritime de La Rochelle.
Le chalutier rejoint ainsi les unités du Musée Maritime de La Rochelle qui le fait classer au titre de Monument Historique en septembre 1994.
- Actualité : Travaux sur le Manuel-Joël
- Julien Thomas : Campagnes de langoustine sur le Manuel-Joël
- Henri Teillet : Françoise Teillet, femme du patron du Manuel-Joël
- Henri Teillet : Le Manuel-Joël : Un chalutier classique en bois - par Yves Gaubert
- Henri Teillet : Le Manuel-Joël et moi, c’est une longue histoire…
- Henri Teillet : Mousse à 14 ans, patron à 23 ans !
- André Le Lay : Plus marin que cuisinier
- Henri Teillet : Quand le chalut du Manuel-Joël ne ramenait pas que des poissons…
Plus marin que cuisinier
Je me considère plus marin que cuisinier. Souvent les cuisiniers de la pêche commençaient comme mousse et matelot…Et même sur les chalutiers pêche arrière comme l'Angoumois, quand il y avait des avaries et que les matelots étaient là-haut pour réparer, on les remplaçait en bas avec le mécanicien pour le travail du poisson. Je suis devenu cuisinier parce que j'étais daltonien et la réglementation me rendait inapte aux quarts. Je me suis donc reconverti ! Pas question de débarquer, il n'y avait que la pêche qui comptait. Je ne voyais pas ma vie autrement qu'en mer ! Mais ça a été une déception pour moi car je voulais devenir matelot ce qui m'aurait permis ensuite d'aller aux cours et de pourquoi pas de devenir patron de pêche. Mais là, je ne pouvais pas, j'ai donc appris à faire à manger. Les gars m'ont donc dit « bon, ben, Dédé, tu vas rester à bord » j'ai dit « oui, mais je ne sais pas faire à manger, moi !», alors ils m'ont rassuré : «on te fera voir». À ce moment là, j'étais sur les petits bateaux, comme le Manuel-Joël par exemple, on faisait la langoustine. On était six à bord et le patron, l'armateur du Manuel-Joël naviguait comme matelot avec nous et lui savait faire à manger et il a commencé à m'apprendre. Je travaillais aussi comme un matelot mais je ne faisais pas le quart la nuit. J'ai appris comme ça et ensuite au service militaire, je me suis beaucoup amélioré. Les gars étaient contents : sur un chalutier lorsqu'on mange bien l'ambiance est bonne et tout se passe bien.