Fiche d'un lieu

Halle à Marée

L’encan ou halle à marée est le lieu de la première mise en marché du poisson à son déchargement des bateaux. La vente du poisson à la criée, au plus offrant, est une tradition qui remonte au delà du Moyen Age. L’encan du bassin des chalutiers a vu l’apogée de la pêche rochelaise avec 25 000 tonnes en 1965 vendues avant que de nombreux facteurs ne concourent au déclin des apports.

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Commis mareyeur

Après cet accident sur l’Angoumois, j’ai arrêté la pêche et j’ai travaillé à l’encan, chez Suire d’abord. J’ai ensuite travaillé chez Monsieur Souchet, à la case 18. On était 8 à travailler : le patron, ses deux filles et 5 employés.  Monsieur Souchet, c’était quelqu’un de bien,  d’humain. La vie était difficile. Je gagnais moins bien ma vie qu’en mer. On lui demandait des acomptes parce que, nous, les employés, on avait tous du mal à finir nos fins de mois. Ca n’a jamais été non et si on voulait prendre du poisson pour manger, ça n’a jamais été non et il ne fallait pas croire que c’était comme ça chez tous les mareyeurs. C’était nous, les hommes, qui allions à la criée chercher les lots. Ensuite, on allait chercher les autres lots chez les autres mareyeurs. Il y avait une petite magouille à l’époque ! Il y avait un mareyeur qui achetait et qui disait aux autres : « tu ne montes pas les prix, je t’en donnerai un peu. Les enchères, ça se faisait comme ça.  Celui qui voulait un lot de merlu le partageait avec d’autres.  Ca évitait que les lots montent trop cher. Donc, ensuite, il fallait faire le partage égal. Un lot de merlu de  300 kilos on le partageait en 8 ou en 10, ça dépendait. Tout le monde était content et le poisson restait à  un niveau assez correct. Une fois que la criée était finie, on faisait les filets, on emballait le poisson et on l’expédiait. Je me souviens de Gilles, Gilles Nicoleau qui doit être toujours crieur à l’encan à Chef de baie. Il était commis de marée dans  le magasin d’à côté de notre case. C’est moi qui lui ai dit : « Viens avec nous, chez Mr Souchet si tu veux apprendre le métier».  Je lui ai appris le boulot du commis mareyeur. C’était un gamin qui avait plus de bagages que nous. On voyait qu’il était instruit. Un jour, je lui ai dit : « Faut pas que tu restes là. Va travailler à la Poste, va ailleurs… mais reste pas dans ce métier pourri, t’as autre chose à faire qu’à rester ici ». Il m’a écouté quelques temps après et il est rentré à la Chambre de Commerce ». Je crois qu’il gagnait moins cher à la Chambre de Commerce que dans son boulot.  Il devait gagner 2 000 balles de moins par mois en tant que crieur. Mais il était sûr de faire une carrière et le boulot était moins dur. Ah, Je me souviens de la case 18 ! Ce n’était pas rare que le lundi et le mercredi, à l’époque on fasse 120 tonnes…Aujourd’hui, (en 2005 – NDLR) Gilles, il me dit : « tu sais, hier, on a fait 18 tonnes »…

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