Fiche du témoin
Jean Sertillanges
Jean Sertillanges était mécanicien à bord des frègates météorologiques. Il n’oubliera jamais la mémorable tempête qu’il a vécu au large du point A, « Il y avait des creux de 22m et du vent !! L'anémomètre était bloqué à plus de 200 km/h, c'était les heures les plus terribles de ma navigation ». Mais il a aussi de très bons souvenirs de sa vie à bord des frégates comme la pêche au thon et surtout la solidarité entre les hommes.
Navires
Travail en salle des machines à bord du France 1
Lorsqu'on est arrivé sur le France 1, c'était tout nouveau, il a fallut s'habituer aux
machines avant que le bateau ne parte en mer parce qu'on n'emmène pas un bateau
comme ça, sans les connaissances techniques qui s'imposent pour le
fonctionnement des machines. Et ma foi, à la longue, on enregistre les
mouvements…
C'était plutôt un boulot de mémoire, car il ne fallait pas se tromper de soupape ou de
niveau de carburant etc. Mais c'était dur aussi physiquement, du point de vue des
odeurs et du bruit.
Le travail physique, c'était plutôt au port. Au port, quand on revenait, il y avait une
liste d'établie par les officiers mécaniciens de quart et approuvée par le chef. Il faut
dire qu'à chaque quart, il y avait un officier avec nous. On avait donc notre liste et on
savait ce qu'on avait à réviser. En principe, c'était tout ce qui avait fonctionné, et tout
ce qui avait été vu en mauvais état, ou à réviser ou à changer.
A bord, il y avait des têtes de bois, plus ou moins irascibles, plus ou moins bons
buveurs, surtout côté matelot ça c'est indéniable, je n'ai pas peur de le dire. Mais du
côté de la machine, l'heure c'était l'heure, ça c'était impératif ! Jamais il n'y a eu un
contre temps, ou un gars qui serait descendu un peu vaseux par exemple. Sans me
vanter, moi j'ai toujours été ponctuel. Et pendant les fêtes de fin d'année, on se
relayait. Il y en avait toujours un qui remplaçait l'autre pour surveiller les machines en
route.