Fiche du témoin
Gina Rousselet
Lieux
Travail des huitres et de la morue
C’est vrai que, quand j’y pense, le travail que j’ai fait, je me dis que c’est un travail de cinglé. Parce que j’ai fait les huitres. C’est à dire qu’on allait à Chef de Baie les ramasser. Il y’avait pas encore la plage. On allait les ramasser, on les mettait dans les sacs de jute, et on remontait ça à la marée, on remontait le sac… Je me souviens qu’un jour la marée nous avait surpris. J’avais un sac ma pauvre fille… J’ai travaillé…. J’avais de l’eau jusque-là, j’ai remonté mon sac, j’ai remonté mon sac…. Après, j’ai travaillé à Yves là-bas, là où il y a tous les boucholeurs, j’allais dans les parcs, on calibrait et puis on mettait dans les caisses. J’ai aussi travaillé à la Morue Française, au bout de la Palice en 1960. Je faisais des filets. On servait la morue, il y avait des espèces de grands frigos et des grandes portes. Ma grande peur c’était de rester dans le frigo.
Les morues, on les mettait dans les grands bacs en béton, des espèces de gros bacs, mais ça puait. La morue, c’est le pire. J’avais mal au cœur quand j’arrivais. On mettait la morue dans les grands bacs, on mettait une espèce de poudre blanche je me souviens. On mettait les morues à tremper dedans. C’était pour les faire blanchir, pour les faire gonfler.