Fiche du témoin
Marcel Richard
Le grand-père de Marcel Richard était chef de gare et sa vocation était d’être cheminot… pas marin ! Le sort en a décidé autrement et après une formation de tourneur sur métaux, il embrasse la carrière de marin comme pilotin machine à bord du Rochefort de la SNDV (Société Navale Delmas-Vieljeux). C’est ainsi qu’il montera pour la première fois à bord du France I comme ouvrier mécanicien en décembre 1960. Il cessera de naviguer quelques années plus tard pour travailler pendant 40 ans au Bureau Veritas
Navires
Les horaires de travail, un récit de Marcel Richard
Une journée normale de travail sur un navire comme celui-ci c’était douze heures. Douze heures parce qu’il y avait huit heures de quart et quatre heures de travail d’entretien. Dans la réalité, c’était très variable. Moi en tant que pilote il m’est arrivé de commencer à sept heures du matin et de terminer à dix ou onze heures du soir en continu. Quand il fallait descendre dans la vedette pour tirer sur des trains de billes de bois, pour aider à emmener une bille de telle calle à telle calle en les tirant sur l’eau etc... Quelques fois on nous descendait un casse-croute. Oh c’était très humain ! On ne nous laissait pas mourir mais c’était ça ! C’était la vie. On n’en faisait pas un fromage. Alors quelques fois, le dimanche on ne faisait pas les quatre heures supplémentaires. Par contre quand on faisait quelque chose qu’il n’allait pas, alors là il n’était plus question de douze heures, tant que ce n’était pas à nouveau en état tout le monde était sur le pont.
Marcel Richard, officier mécanicien