Fiche du témoin
Marcel Richard
Le grand-père de Marcel Richard était chef de gare et sa vocation était d’être cheminot… pas marin ! Le sort en a décidé autrement et après une formation de tourneur sur métaux, il embrasse la carrière de marin comme pilotin machine à bord du Rochefort de la SNDV (Société Navale Delmas-Vieljeux). C’est ainsi qu’il montera pour la première fois à bord du France I comme ouvrier mécanicien en décembre 1960. Il cessera de naviguer quelques années plus tard pour travailler pendant 40 ans au Bureau Veritas
Navires
Le Rochefort, un liberty ship
Le « ROCHEFORT » était l’un de ces nombreux « Liberty ships » construits en série de 1941 à 1945 lors du dernier conflit mondial pour transporter troupes et matériel de guerre.
76 d’entre eux furent acquis à la fin de la guerre par le gouvernement Français pour reconstituer une flotte marchande sérieusement décimée pendant ces années noires. La gérance de ces navires (tous baptisés du nom de villes Françaises martyrisées) fût confiée à plusieurs Armateurs Français.
Le Rochefort
Delmas Vieljeux pour sa part a armé dix de ces navires : Les « La Rochelle »; « La Pallice »; « Rochefort » ; « Royan » ; « Verdon » ; « Bernières », « Argentan » ; « Colmar » ; « Pont l’Evêque » et « Port en Bessin ».
Le « ROCHEFORT » avait été lancé en avril 1943 sous le nom de « John Chandler » (comme sur tous les Liberty ships de ma connaissance le nom d’origine était inscrit sur une plaque de bronze, apposée dans la chaufferie entre les deux chaudières).
Il avait été construit aux chantiers « New England Shipbuilding Corporation, West yard. South Portland, Maine sous le n° de construction : 215
Ses caractéristiques principales étaient les suivantes :
Longueur hors tout : 134,71m
Largeur hors membrure : 17,37m
Creux sur quille : 11.37m
Port en lourd : 10844 t
Déplacement en charge : 14498 t
Deux Chaudières Babcock & Wilcox, fournissaient la vapeur surchauffée à une machine alternative à triple expansion (Cylindres HP, MP et BP) dont la puissance (environ 2500 ch.) semblait faible par rapport à la taille du navire. (C’est probablement grâce aux qualités hydrodynamiques de sa carène que ce navire, malgré sa faible puissance propulsive, transportait ses 10.000t de fret à la vitesse de 10.5 noeuds). La vitesse de 11 noeuds que l’on trouve sur certains ouvrages est en fait la vitesse aux essais, donc un peu exceptionnelle.
Cette machine avait été construite par « Harrisburg Machinery Corporation » à Harrisburg en Pennsylvanie