Fiche du témoin
Claude Raymond
Claudy Raymond embarque comme mousse en 1963 sur l’Unda, un chalutier classique de l’armement Horassius de La Rochelle. Très vite, il se passionne pour les techniques de pêche et tout naturellement passe ses brevets de lieutenant et de patron. Des côtes espagnoles à Ouest Irlande, de Nord Ecosse aux côtes africaines, de La Rochelle à Pasajes, de Lorient au Gabon, il aimait pêcher avec le bateau le plus adapté, l’équipement le mieux dimensionné pour un grand moment : la remontée d’un chalut gonflé d’une pêche miraculeuse !
4 De 84 à 86, patron de l’Antiochus
Claudy Raymond devient patron sur l’Antiochus (armement Onfroy-Frézoul) mais délaisse la halle à marée rochelaise pour vendre à Lorient. Il se souvient d’un coup de chalut dramatique : « nous étions en Nord-Ouest Irlande et nous avons remonté le corps d’un marin. Il avait un ciré vert, un pantalon jaune, un pull à col roulé et une gaine pour son couteau en chambre à air. Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu l’intuition que cela pouvait être un matelot d’un chalutier de Concarneau qui était tombé à la mer dans cette zone 8 mois auparavant. Nous avons appelé par le Conquet Radio l’administrateur des Affaires Maritimes de Concarneau qui nous confirmera par la suite que le signalement correspondait bien à celui d’Albert Bellec, le marin disparu en mer. Nous avons fait route vers la baie de Londonderry à Moville pour déposer son corps après avoir prévenu le consul de France. Ce n’est pas une expérience agréable mais dans ces cas là, on pense à la famille. En 86, l’Antiochus est vendu en Argentine comme beaucoup de chalutiers rochelais de cette époque : les armateurs éprouvés par le deuxième choc pétrolier commençaient à se débarrasser de leurs bateaux.