Fiche du témoin
Richard Pillard
Richard Pillard a été lieutenant à bord de l’Angoumois. Il a été à l’Ecole d’Apprentissage Maritime de la Rochelle et a embarqué comme mousse sur le Saint-Patrick. S’il a terminé sa carrière comme capitaine de barge dans le off-shore, il n’a jamais oublié ses années à la pêche.
- La pêche à la langoustine dans le nord
- Le satanicle, oiseau de mauvaise augure
- On embarque le chalut !
- Premier embarquement
- Second sur l’Angoumois
- Tempête sur l’Oeuvre
- Tu ne vas pas rester matelot toute ta vie !
- Zones de pêche rochelaise : de l’Espagne à l’Ecosse, un récit de Richard Pillard
- « On passait dedans… », un récit de Richard Pillard
Premier embarquement
Une furie de temps ! - En juin, après l’école, j’ai commencé à traîner sur les quais et j’ai trouvé mon premier embarquement comme novice sur le Saint-Patrick. J’ai eu beaucoup de chance : je suis tombé sur un équipage formidable. Nous sommes partis le 19 octobre avec une furie de temps pour l’Espagne jusqu’à cap Finisterre. Comme j’étais quand même un peu habitué à la mer, je n’ai pas trop souffert du mal de mer, bien que, bon…je n’étais pas tout à fait dans mon assiette ! Je suis resté sur le Saint-Patrick encore une ou deux marées mais malheureusement le patron et l’équipage avait changé et là, je suis tombé avec un équipage… disons… que cela n’avait rien à voir avec celui que j’avais connu pour mon premier embarquement : ca picolait pas mal et on a fait une marée décevante. Nous avons fait dix-huit jours de mer avec du mauvais temps. On a fait énormément d’avaries… on avait calculé que sur les 10 jours de pêche, on n’avait dormi à peu près que douze à quatorze heures ! Bien sûr, en plus, avec toutes ces avaries, la pêche n’avait pas été formidable…Résultat : j’ai gagné l’équivalent de 3 €…Alors, quand t’as fait dix-huit jours de mer et que tu touches 3 €, c’est vrai que ça te met un coup au cœur et que tu as du mal à repartir ! J’ai donc débarqué pour réembarquer plus tard sur le Pampero, un bateau de l’armement de Jean Gaury. Alors, la vie a repris son cours, c’était bien, les marées s’enchainaient les unes derrières les autres. Je suis passé matelot à dix-huit ans.