Fiche du témoin
Jean-Claude Lucas
Jean-Claude Lucas souhaitait depuis toujours être médecin de Marine. Il est recruté à l’hôpital des armées de Rochefort où il faisait son service en 1969 comme médecin aspirant pour embarquer à bord du France 2. Sa photo en grand uniforme est affichée dans le local explicatif attenant à l'Infirmerie du France 1.
8 - Escale à Reykjavik
Parmi mes souvenirs les plus forts il y a eu Reykjavik. Je crois pouvoir dire que, à titre exceptionnel et du fait d’un anniversaire de la Delmas, armateur du navire, il nous avait été accordé une pause en accostant en Islande, à Reykjavik. Lors de la longue approche de l’Islande et de la baie, en ce coin de l’Arctique, j’avais le sentiment de vivre un moment d’exception que je ne pourrais jamais transmettre aux miens tant il était intense : le raconter ne peut faire vivre l’instant !
De plus, ne possédant aucun appareil photo, je n’en ai aucune images... (2ème appel.. !!) Nous avons accueilli à bord les météos Islandais. J’avais revêtu mon bel uniforme bleu marine de la Royale. Sans doute avais je l’air alors du barman du bord puisque je servis le Champagne. La « cave » du bord en fut dévastée et devant la soif de nos hôtes nous dûmes attaquer les vins d’Alsace !!! Hélas mes « fonctions » de médecin du bord, imposaient ma présence au repas, au salon du pacha, et à la droite de l’épouse du Consul de France. Soirée guindée. Quand on riait aux éclats dans les coursives !!!! J’ai souvenir que le raffiné serviteur du commandant dut venir susurrer à l’oreille de M. Le Bars qu' une razzia dans les cuisines par les Islandais éméchés avait compromis la bonne tenue du repas.
Nous avons pu visiter quelques sites d’Islande et expérimenter les vertues du savon noir pour amorcer les geysers.
Ce fut ensuite notre voyage de retour vers La Palice après plusieurs jours de navigation entre coupé par la plaisanterie du jour du 1er avril : Le serviteur du Commandant Le Bars, apporta un pli lors du repas ! Celui-ci afficha une mine déconfite : Le navire météo France 1 qui devait monter assumer la relève était en panne et avait du faire route vers Brest. Je me souviens avoir envisagé fugacement de fuir avec une chaloupe pour rallier les côtes des Shetland ou d’Irlande, puis rentrer à pied. J’ai ainsi eu droit à un beau Poisson d’Avril sous les éclats de rires !