Fiche du témoin
Pierre Layec
Pierre Layec est né dans la presque’ ile de Rhuys en Octobre 1942. Fls de marin, petit fils de marin, et neveu de marin, il n’a pas eu le choix ! Après le certificat d’études, son père l’inscrit à l’Ecole d’Apprentissage Maritime d’Etel où il passe son CAP de marin section Pont. Il évoque avec humour ses embarquements sur les frégates météo au service général comme garçon de carré.
Navires
3 Loisirs du bord
Bien sûr, quand il y avait trop de mauvais temps, on ne mettait jamais le nez dehors. On passait le temps libre, à faire des concours de belote et de vache. Ces concours étaient pris très au sérieux ! A la vache, les deux partenaires restaient ensemble tout le temps du concours et souvent le temps de plusieurs points. J’ai disputé des parties contre les officiers ou les mécanos. Si on pouvait rigoler ensemble après, jamais, cela ne nous arrivait pendant la partie, l’honneur était en jeu ! Comme chacun le sait, la vache se joue avec des gestes et des mimiques. Les partenaires s’épiant mutuellement, gare à celui qui n’était pas assez rapide pour dire son jeu à son partenaire sans être vu ! Les vainqueurs recevaient une bonne bouteille d’apéro qui était largement partagée avec tous dans la bonne humeur en attendant le prochain concours.
On avait aussi deux fois par semaine du cinéma, du vrai, avec des beaux films. On posait nos fesses sur le sol du réfectoire de l’équipage, et bercés par le roulis, on regardait. Quelquefois, si le postal ne l’avait pas correctement coincé, un tiroir avec ses couverts nous atterrissait dessus. Je me rappelle d’avoir vu des films introuvables maintenant : “Le médecin de Stalingrad”, ” Chiens, à vous de crever“.
Quand on pouvait tenir debout, on faisait des concours de palets sur le pont supérieur. Cela n’a pas empêché que bien des palets finissent leur vie à la mer à cause d’un coup de roulis plus fort que l’autre ! Le point se passait de cette façon, entre travail et passe-temps, en prenant une bouffée d’air quand le temps le permettait.