Fiche du témoin
Daniel Grandener
Daniel Grandener a embarqué comme mousse pour sa première campagne de pêche à bord du Varne. C’était pendant les fêtes de Noël, le bateau était ancien, la mer mauvaise…En débarquant, il s’est promis de ne plus réembarquer ! Daniel est quand même resté 6 ans à la pêche avant de quitter le métier de marin qu’il avait appris à aimer et qu’il évoque volontiers...
De mousse à matelot
J’ai été mousse 18 mois, novice en août 66 et matelot en novembre 67. Par la suite, je n’ai pas fait de formations comme mes collègues qui passaient le capacitaire par exemple car je n’avais pas l’intention de continuer à la pêche. Le travail du mousse et celui du novice étaient à peu près le même. Novice, c’était juste un échelon, un grade de plus qui donnait droit à une demi-part. En tant que mousse, on commençait à remplir les aiguilles, à piquer la glace. Le novice faisait à peu près la même chose, sauf qu’en plus, il commençait à apprendre à ramender et qu’il aidait davantage. Quand on avait un moment, on remplissait les aiguilles, ainsi tout était prêt pour que les gens se servent dans la boîte mise à disposition. On essayait de ramender, de tailler devant les autres. Les anciens nous apprenaient et quand nous passions matelot on était formés. Honnêtement, je ne me rappelle comment on passait du statut de mousse à celui de novice. Peut-être que c’était le bosco qui décidait. On passait matelot de toute façon à 18 ans. Cela dépendait de la façon dont on se débrouillait à bord, du besoin de l’équipage à un moment donné. Il pouvait arriver qu’il n’y ait pas de matelot disponible, on embarquait alors un mousse et c’est le novice qui servait de matelot. Après, comme il avait un pied dans l’engrenage, c’était plus facile. Moi je crois que ça c’est passé comme ça. C’est l’évolution du travail, comme dans n’importe quel métier. A force d’observer, on savait comment étriper le poisson, ramender…ce n’était pas très difficile. C’étaient les horaires qui étaient durs et le travail au chalut, surtout sur les chalutiers classiques à pêche latérale.