Fiche du témoin

Vincent Gouraud
Vincent Gouraud a embarqué comme novice sur le Pactole le 22 juillet 1964. Il quittera le métier de marin-pêcheur après le traumatisme d’un accident vêcu à bord de l’Angoumois en 1976. Devenu commis-mareyeur, il évoque son travail case 18, un métier difficile auprès d’un patron qu’il estimait. S’il quitte La Rochelle pour l’est de la France, il n’oublie pas cette période de sa vie à bord et sur les quais de l’Encan.
On a tout détruit
Le métier de pêcheur, aujourd’hui, ça ne me plairait pas. Pourtant, ils ont quand même des conditions de travail plus faciles avec des bateaux plus performants…mais, il n’y a plus rien à pêcher. Les filets dérivant ont détruit pas mal de chose. Les chaluts à racasseurs ont détruit toute la faune. Vous savez ce que c’est un racasseur ? Vous avez le chalut en V et au bout, à la pointe, on met une grosse chaine et cette grosse chaine laboure le fond. Il y en a qui a qui mettait deux ou trois chaines et toute la faune était détruite là ça passait. On a tout détruit. Je ne regrette pas d’avoir été à la pêche. C’est un beau métier. La mer, c’est la plus grosse force de la terre déjà par son étendue. Il faut la respecter. Depuis la nuit des temps, tous les humains ont été attirés par l’eau. On peut gagner notre pain sans perdre la vie. On peut gagner notre pain sans polluer la terre aussi. Il y a quelques marins qui continueraient à faire leur vidange en mer. Il faut arrêter ça. Dans le temps, les bateaux n’étaient pas prévus pour garder les déchets. Alors, on jetait tout par-dessus bord. Comme chaque voiture a un cendrier, chaque bateau devrait avoir des aménagements prévus pour les déchets. Il y a assez de pollution que l’on ne peut pas maîtriser comme des naufrages de navires pour ne pas en rajouter.