Fiche du témoin
Jean Dumoulin
Jean Dumoulin a exercé le métier de mareyeur pendant 40 ans. Il a commencé en 1946 et a connu l’époque où les voiliers venaient vendre leurs poissons à La Rochelle. Il a assisté à une époque révolue ou l’encan grouillait de monde, de poisson, de cris et d’odeurs. L’encan « tout un monde », dit-il. Un monde qu’il nous raconte.
Lieux
La vie à l’Encan
Quand même, il y’avait une ambiance, il y’avait une ambiance… C’était çà , un monde à part. Il y’avait des pauses de rigolade, ce qu’on appelait des pauses de rigolade. Parce que que tout le monde travaillait très dur à ce moment-là, les moments de détente étaient d’autant plus gais quand on étaient tous fatigués, et là, ça se détendait. On riait avec ceux qu’on rencontrait : les clients qui venaient, les mareyeurs d’à côté, les petites secrétaires qui passaient …je ne sais pas… Vous savez, vous avez à faire à la clientèle, ça devient des amis, au téléphone.
Vous savez, c’est absolument pas la même ambiance que dans les bureaux, c’est … je ne sais pas comment dire, c’est presque une ambiance franche. C’était la mer qui faisait le lien, mer, poisson. Il ne faut pas oublier quand même que c’était des mareyeurs qui se connaissaient depuis 20 ans, 25 ans, 30 ans ,on commence à les connaitre par cœur , ce n’était des nouveaux , c’était des anciens , alors ça joue beaucoup. J’ai des anecdotes à raconter je me souviens des jumeaux, les frères Michaud, on a bien rigolé avec eux. Et souviens toi de mitraillette, les gros fous rires qu’on a pu avoir avec elle.
Mitraillette, Il fallait la prendre telle qu’elle était c’est tout …Qu’est-ce qu’elle a pu nous carotter ! Mon père me disait toujours de faire attention ! Chaque fois qu’elle carottait, elle m’apportait un cadeau, c’est honteux ! Quand vous marchiez, elle continuait à gratter les places. Alors c’était vraiment la rigolade quand elle arrivait le lundi matin. ça créait une ambiance formidable