Fiche du témoin
Jean Dumoulin
Jean Dumoulin a exercé le métier de mareyeur pendant 40 ans. Il a commencé en 1946 et a connu l’époque où les voiliers venaient vendre leurs poissons à La Rochelle. Il a assisté à une époque révolue ou l’encan grouillait de monde, de poisson, de cris et d’odeurs. L’encan « tout un monde », dit-il. Un monde qu’il nous raconte.
Lieux
Histoire du métier de mareyeur
L’Encan c’était véritablement des petites cabanes, on n’arrivait pas à se tourner, ce n’était pas la peine, on avait juste un petit truc pour pouvoir écrire et puis c’est tout ce qu’il y avait. Mon travail c’était d’acheter du poisson et puis le revendre. Le poisson était débarqué à la criée, il était étalé et puis on venait pour acheter selon les lots : un lot de merlus, un lot de langoustines, un lot de merluchons voilà ... Je cherchais la qualité, c’était çà qui comptait surtout pour nous.
Vous savez au début, il y avait presque rien, quand on a commencé en 46, je vous garantis. En 46 j’ai vu des voiliers venir vendre leur poisson à La Rochelle, des voiliers. Il y’avait presque pas de bateau en ce moment-là, à part les trois pêcheries, les Chalutiers de l’Atlantique et l’ARPV (Menu), qui avaient le monopole incontestablement de la pêche au poisson.
Les 2 premiers bateaux c’était le Stern de l’armement Toublanc et l’Otello, ce sont ces deux bateaux qui ont commencé vraiment à donner du poisson avec les bateaux de la ARPV, de l’Atlantique et de chez Castaing , et c’était des bateaux à vapeur . Il fallait voir la quantité du poisson qu’ils ont apporté, parce que aussitôt après la guerre c’était 50, 60 tonnes de merlus.