Fiche du témoin
Yves Brand
Yves Brand est breton. Capitaine au long cours, il a commandé les Navires Météo Stationnaires France 1 et France 2 dans les années 80. Fidèle aux rendez-vous « Alors, raconte » organisés par le Musée Maritime dans le cadre des Journées européenne du patrimoine, il se met volontiers à la passerelle du France 1 pour évoquer les campagnes des frégates.
Navires
Ma carrière
Les officiers de la marine marchande sont formés dans les écoles nationales de marine marchande. Du temps où je naviguais, on choisissait "machine" ou "pont". Maintenant, il y a une branche unique qui forme des capitaines de première classe de la navigation maritime qui sont polyvalents pont et machine. Moi, j’étais capitaine au long cours, donc concerné par la partie pont, même si j’ai eu une formation aux notions de machine. Je faisais partie de la société navale Delmas Vieljeux qui fournissait les équipages sur les frégates météo. J’ai tout d’abord navigué chez Delmas Vieljeux puis j’ai été détaché pour une période limitée, c’est à dire deux ans, pour travailler sur les frégates météo. Sur ces frégates, on passait à peu près un mois à quai à la Pallice pour l’entretien du bateau puis un mois en station au point météo. Il y avait deux bateaux : le France 1 et le France 2 sur lesquels on embarquait alternativement. Lorsque l’on travaillait pour Delmas, on n'avait pas vraiment choix de son affectation. Ce n’était pas une promotion, de venir sur les frégates, mais plutôt une position d’attente. C’était donc limité dans le temps, en espérant avoir par la suite des commandements sur des bateaux plus importants. C’était très intéressant pour les gens qui habitaient La Rochelle ou La Pallice parce que dès que le bateau revenait à la Pallice, ils étaient pratiquement chez eux, pendant l’inter-point c’est à dire pendant un mois. Les gens qui habitaient la Rochelle étaient volontaires pour embarquer sur ces bateaux. Mais, ce n’était pas très enrichissant… ni en termes de navigation…ni d’un point de vue professionnel. En ce qui me concerne, je n’habitais pas à la Rochelle, mais cela ne me déplaisait pas de bénéficier de longues périodes au port. J’ai fait toute ma carrière chez Delmas avec un petit intermède d’une dizaine d’années dans une société ivoirienne pour qui Delmas fournissait des équipages le temps que des équipages ivoiriens soient formés. Par la suite, cette société ivoirienne a pris son indépendance et j’y suis resté. C’est ainsi que j’ai commandé 10 ans chez nos amis ivoiriens.