Fiche du témoin

Patrick Bouzon

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Le mousse et l’omelette

C’était par mauvais temps.  J’étais allé chercher un plat d’omelette pour les matelots. Je devais  le porter jusqu’au poste d’équipage qui était à l’avant. Et puis, ben voilà,  le drôle, c’est –à-dire moi, ben, il est  tombé avec son plat d’omelette juste devant la cabine. Il faisait mauvais, c’était mouillé, et puis,  je n’étais pas encore habitué … je me suis retrouvé comme un con !  Alors,  j’ai ramassé l’omelette et je suis allé l’apporter à l’équipage.  Ils m’ont dit : « Ah, tu va aller demander au cuistot d’en faire d’autre. Tu ne veux pas qu’on mange ça, non ! ». J’ai donc été voir le cuistot pour lui demander d’en faire d’autre parce que le plat était tombé.  Le patron, en haut, rigolait …bien entendu. Moi,  je me suis senti un peu bête ! Faut dire une chose, les mousses, on était quand même traités,  pas comme des chiens non … mais pas loin. C’était « mousse, fait ci ! mousse fait ça ! » sans arrêt. Quand les matelots allaient se coucher et ben, le mousse, non ! Il fallait qu’il répare les queues de boules. Moi, ça m’est arrivé de passer près de 24 heures sans dormir. Et puis, même s’il y en a  qui disent que cela n’arrivait pas, moi, je me souviens d’avoir pris des coups de  savate au cul parce que ça n’allait pas assez vite ou que je faisais mal ou que…

 

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