L’armement Auger, un des derniers à la pêche industrielle
André Auger a pris la suite de son père, Daniel Auger, en 1958. Il dirigera son armement jusqu’au 31-12- 1990.
Trois générations d’armateurs
Son grand père, Edmond Auger, était boulanger parisien, originaire de La Jarrie, en Charente-Maritime[1]. Il revient à La Rochelle à sa retraite, s’intéresse aux bateaux, prend des parts avec André Baron, armateur rochelais, dans le chalutier Colette-Bernard (en 1933). Il gère deux autres chalutiers, le Loroux et l’A. Maria, pour le compte de Gustave Onfroy, leur propriétaire[2].
Son père a commencé à s’intéresser à l’armement en quittant Paris pour venir à La Rochelle en 1937. Il prend des parts dans le Bourrasque, dès son arrivée, avec Simon Gaury. Dans cette période d’avant guerre, avec André Baron et Jean Morillon, photographe, il fait construire un bateau de pêche, l’Atalante[3].Il lance, avec l’armateur Gustave Onfroy, son deuxième bateau de pêche, La Vague, construit en Région Parisienne, à Villeneuve-la-Garenne. Il achète aussi des navires en bois : le Baraka et le Hasard, construits à La Rochelle, par Anatole Mallard, aux pieds de la Tour de la Lanterne. Il gère aussi pour le compte de Gustave Onfroy, le Petit Michel.
Après guerre, il achète le Charles Letzer et le Simone-Marie qui lui sont attribués en remplacement de La Vague, coulé pour fait de guerre. Il possède d’autres navires : le Baroudeur et le Lutin, vendus rapidement, le Baraka II, l’Atalante II et le Varne[4].
André Auger, ingénieur frigoriste à Paris, descend à La Rochelle en 1958
Le père d’André Auger ne veut pas que son fils s’occupe de l’armement. André Auger est donc parti à Paris en 1945, fait ses études et travaille dans la capitale, comme ingénieur frigoriste. Mais, en 1958, son père tombe gravement malade. André Auger revient à La Rochelle et prend la tête de l’armement, huit jours avant le décès de son père. Heureusement, dit-il, il y a du personnel bien formé. Jean Porcheron, le capitaine d’armement le seconde[5].
De 1958 à 1990, André Auger gère au total une flotte de près de vingt chalutiers, ne dépassant pas la dizaine en même temps. Ceux de son père. Ceux qu’il va lancer « avec différents groupes d’associés », dit M. Auger[6].
L’armement Auger utilise diverses formes de propriétés
Certains navires sont gérés en Société Anonyme familiale, tel le Kresala. D’autres, tels Euros, Jalène, Corino, Chantaco sont gérés par des sociétés quirataires (référence à mettre/autre chapitre). (M. André Auger, lors de notre entrevue, précise qu’après la deuxième guerre mondiale, les bateaux étaient plus coûteux. Auparavant, une propriété individuelle, ou en association avec un ou deux partenaires, était suffisante pour financer le lancement d’un chalutier. Après guerre, les évolutions techniques (navires métalliques, à moteur diesel, plus grands, disposant de chaluts plus productifs, …) impliquent la réunion de capitaux plus importants. Il est fait appel à un financement plus large) => voir chapitre sur les sociétés quirataires.
[1] Les parents du grand-père d’André Auger sont originaires de La Jarrie (Charente-Maritime). Ils étaient viticulteurs, selon André Auger.
[2] AUGER André, armateur, rencontre au Musée Maritime, le 28-9-2011
[3] Idem
[4] Idem
[5] GAUBERT Yves, André Auger armateur à La Rochelle, www.histoiresmaritimesrochelaises, op. cit
[6] L’Euros dès 1959, Jalène, Corino, Chantago (ces trois navires avec M. Baron), Koros (avec M. Morillon), Luc Bernard (avec M. Baron), Kresala ( Société familiale Auger), Majori, Yves Dumanoir (racheté à M. Guelfi), Saint Blaise (racheté à M. Menu), Tourmalet (racheté à M. P.Y. Delherunies), Bigorre, et Scapiria ( en copropriété d’armateurs).