Fiche d'un lieu

Slipway

Le slipway de La Rochelle est situé en bout de darse du bassin des chalutiers. C’est un plan incliné permettant de hisser hors de l’eau les navires. Propriété de la Ville et géré par le Musée Maritime, il est classé Monument Historique le 13 décembre 2002.
Dans le cadre du redéploiement du Musée Maritime de la Rochelle, un projet de restauration et de remise aux normes de ses installations pourraient doter la Ville d'un pôle de restauration des bateaux du patrimoine.

Témoins

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Quand j’allais voir mon père à La Pallice

Mon père travaillait pour l’entreprise Bolcheni à La Pallice.  Il travaillait pour le carénage des bateaux mais aussi sur les hangars, les grues, et toutes les structures métalliques.  Il sablait, piquait la rouille et peignait.  Il travaillait souvent, pour les gros navires, dans la cale sèche, la grande cale de radoub mais il lui arrivait aussi de venir travailler sur le slipway pour des bateaux de pêche ou au môle d’escale où il peignait les grues.  Il a travaillé aussi dans pour "les 4 sergents". Avec un de ses collègues, ils ont sablé et peint toute la partie métallique de la verrière de ce restaurant de la rue Saint-Jean-du Pérot.

Mon père a commencé comme docker puis a quitté ce métier, qui, après la guerre ne payait pas beaucoup pour l’entreprise Bolcheni où il avait un meilleur salaire. Pendant la guerre, il allait faire les huitres avec mon grand-père. Il  n’a pas fait de formation : il a appris le métier sur le tas mais, très vite, il est devenu responsable sur le chantier. A la fin de sa carrière, il est allé travailler sur des plateformes pétrolières.

Quand je venais à la Pallice, c’était pour lui dire au revoir quand je partais en mer et pour lui demander s’il pouvait m’accompagner à bord avec mon panier à la fin de sa journée. Nous habitions Aytré et je n’avais pas de mobylette. Je savais que son métier était très dur. Pour le sablage, ils n’étaient pas équipés comme il faut : un casque comme un genre de scaphandre avec une petite protection qui retombait à mi-poitrine. Le tuyau d’air du compresseur venait dans le casque, et là, il respirait autant de sable que d’air ! Il a été atteint de silicose du sableur, la même maladie que les mineurs. Ce qui était aussi très dangereux, c’était quand il devait nettoyer les ballasts des navires. Il devait descendre dans ces cuves qui avaient contenu du gaz, du vin, du fuel…C’étaient des conditions très dures. Interview de Daniel Grandener le 26 juillet 2010

 

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