Fiche d'un armement

A.R.P.V.

Jean-Claude Menu est une des figures majeures de l’armement de pêche rochelais et de la plaisance.  Il gérera l’ARPV , (l’Association Rochelaise de Pêche à la Vapeur), une entreprise familiale créée en 1912. Il fera construire l’Angoumois, un chalutier pêche arrière qui marquera une étape dans l’évolution des navires. Président du Syndicat des Armateurs, il fut aussi président de la célèbre Société des Régates Rochelaises.

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La construction de l’Angoumois

L’ARPV était une société familiale que j’ai dissoute il y a quelques années. Nous avions exploité, depuis 1912, 87 chalutiers. Fait historique et notable : c’est l’ARPV qui a exploité le plus grand nombre de navires en France. Parmi ces bateaux il y avait effectivement l’Angoumois. L’ Angoumois a été construit par les chantiers de la Manche à Dieppe. Il faisait partie d’une série de 8 navires pêche arrière avec entre ponts que j’avais l’intention de commander. Le premier de cette série a été le Saintonge. L’Angoumois fut le deuxième de cette série de pêche arrière qui correspondaient aux nouvelles techniques de pêche. C’étaient des bateaux coûteux mais très bien conçus et qui auraient dû avoir une longue carrière. En fait, on a eu beaucoup de difficultés parce que les conditions économiques avaient changées : conditions sociales des marins mais aussi diminution de la ressource dans le golfe de Gascogne où nous avions l’essentiel de notre activité. J’ai réalisé très vite que nous ne pourrions pas continuer. C’est à partir de 1974, alors que le plan de reconstitution de notre flotte qui comprenait 8 chalutiers moderne pêche arrière n’était pas encore terminé que j’ai décidé de vendre. Cela n’a pas plu à tout le monde mais cela nous a permis de survivre, de surnager si j’ose dire… J’étais également Président du Syndicat des Armateurs qui, à l’époque, comprenait 15 armements et je peux vous dire que ceux qui n’ont pas suivi le mouvement de la vente des navires ont terminé dans des conditions très difficiles au tribunal de commerce parce que leur exploitation n’était plus rentable. Evidemment, je suis heureux de le voir au Musée maritime si bien entretenu. Il a été, grâce à Patrick Schnepp, classé monument historique et, à ce titre, il fait partie du patrimoine maritime de pêche de la France. J’en suis assez fier et heureux. Ainsi, ce bateau ne disparaîtra pas complètement mais évidemment il y a un peu de mélancolie qui se mêle à ma joie, vous le comprendrez.

 

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